Sorte de one-shot écrit avant ma fic principale , Le 1er jour de la magie (non postée ici) Certains élements préviennent de ce qui arrivera dans ma fic , mais elle peut se lire séparement. Les éléments sont simplistes mais j'ai écris cela sur un coup de tête.
Bonne lecture
Commentaires :
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28 septembre 2004
Cher journal , aujourd'hui j'aimerais mourir.
"Une fille absolument inutile..."
Il l'a dit.
"qui sert à rien quoi ..."
Répétition mon ami.
"et qui en plus est moche".
Merci pour la personne en question.
C'est la première fois que je me sens humiliée à ce point.
Dois je m'arrêter ?
Peut-être.
Peut-être...
En un soupir , je refermais mon cahier et me levais. Je me sentais mieux , comme si j'avais plongé dans un bain d'eau chaude , j'étais presque bien. Mais ce presque , j'aurais aimé l'effacer à jamais de ma vie. Comme j'aurais désiré supprimer ce jour que je détestais tant.
Je me dirigeai vers la sortie du parc. Rien de mieux à faire que de rentrer chez moi. Ma mère me hurlerait après , tant pis.
J'avais envie de hurler, mais je ne le ferai pas , je suis une fille "sage et studieuse" si je reprends les expressions de mes professeurs. Si être aussi parfaite signifie ne pas faire ce que l'on souhaite , je préfère enlever ce masque tout de suite.
Le vent me soufflait à la figure : j'avais l'impression qu'il me parlait , mais je rêvais sans doute. Comme toujours , je prends mes désirs pour des réalités , mais pourtant je n'ai pas d'imagination. Je suis donc inutile , n'est-ce pas Henri ?
Peut-être devrais-je arrêter de penser à tout ça ...
Mais je ne pouvais pas y arriver.
Pas aujourd'hui.
29 septembre 2004
Aujourd'hui , je suis comme toujours allée au collège , pleine de regrets et de désillusions.
Hier soir ,je me suis couchée comme d'habitude , personne ne m'a posé de questions sur mon retard.
J'ai réellement l'impression d'être transparente.
Je dois te fermer , désolée , mais la prof de français est arrivée.
-Eh , Anna , qu'est ce que tu fais ?
-Rien , répondai-je en haussant mes épaules.
-Pff , tu dis toujours ça.
Devrais-je préciser qu'Henri est mon voisin de classe ? Non content de m'humilier , il me blesse toujours. Je me demande ce qu'il a bien pû...
-Et ça te pose un problème ?
Mon ton est dur , je lui en veux , à mort pourrais-je dire , mais ça serait mentir. Comme si la colère était à la mesure de la mort.
-Oué . Tu vois ça me soule d'avoir quelqu'un qui parle jamais.
-...
Je croyais pouvoir me contenir. Mais ce que je voulais ne se réalisera jamais. Alors , je voulais profiter un peu de ma situation , de me défouler un peu.
-Tu crois que tu es parfait ? tu te prends pour quoi ? De la soie ?
Des petits cris avaient percé le silence , j'avais hurlé , et la sanction tomberait.
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31 septembre 2004
Je m'appelle Henri de Lacourse.
Personne ne me connaît , je ne connais personne .
Grave erreur.
En réalité , je suis un peu célèbre , tout du moins dans mon collège. Ma côte de popularité n'est plus à démontrer. Ce n'est pas comme cette folle de Royan, qui ne parle jamais à personne.
Mais je crois que je l'aime bien.
Et si elle partait , sur qui je pourrais crier , et m'énerver ?
J'aimerais qu'elle reste là , toute ma vie.
Avec son sourire chaleureux.
Si froid à mon égard.
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31 décembre 2004
Je vais partir .
Très loin d'ici.
Et je changerai de vie , de collège.
J'ai envie de dire merci.
Merci à la vie.
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2 janvier 2004
De Royan va partir .
Elle nous l'a dit en cours , pendant que la prof parlait. Finalement , elle a l'air plus heureuse que jamais.
Il paraît qu'elle va dans un collège où va sa cousine , ou une amie , je ne sais plus.
J'ai l'impression que l'on m'enfonce un poignard dans la gorge.
Maintenant je vais agir , et tant pis si on se moque de moi.
Car maintenant je peux le dire : je l'aime.
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5 janvier 2004
Henri a été encore plus insupportable que d'habitude.
Je pensais qu'il se calmerait les derniers jours que je passe ici : grave erreur.
Pourquoi il me déteste ?
Enfin , je ne me poserais plus la question là-bas.
J'espère.
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6 janvier 2004
J'ai enfin compris le sens du mot "aimer".
Et cela me met dans une rage telle... que je me moque d'elle encore plus que d'habitude.
Et aujourd'hui , j'ai envie de pleurer.
A la sortie des cours , j'irais la voir , et je ferais ce que j'aurais dû faire depuis si longtemps.
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6 janvier 2004
Dernier jour de cours dans mon collège . Il a été banal . Les profs n'ont fait aucun commentaire sur mon départ.
C'est bien de se sentir aimé, n'est-ce pas ?
Je sors de cours à peu près contente : Henri ne m'a pas dit un seul mot ! Exploit qu'il aurait dû renouveler chaque semaine de ma vie.
D'ailleurs , en parlant de lui , le voilà , fier de lui , sourire aux lèvres ... que va t-il me faire encore ?
J'ai peur...
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6 janvier 2004
De Royan - ou devrais-je dire Anna- a été surprise de me voir. Mais lorsque je suis arrivé à son niveau , elle n'a pas repoussé. Elle a fait comme si je n'étais pas là. Ce qui est peut-être la meilleure solution.
Je lui ai demandé comment ça allait. Elle a répondu un vague "ça va " , avant de me questionner sur ma présence à ses côtés un soir de cours.
Alors je me suis lancé - j'ai plongé à l'eau.
Je l'ai embrassé.
Longuement.
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6 janvier 2004
Ses lèvres sur les miennes , j'ai tenté de respirer doucement.
J'ai fermé les yeux , et j'ai laissé ma bouche sur la sienne.
Dire qu'on ne se verra plus.
Je l'aime.
Je l'ai embrassé de nouveau. Puis on s'est enlacé.
Tout cela sous les yeux de ses copains.
Lorsqu'il a décollé ses douces lèvres , je me suis sentie bien.
Mais je n'ai eu que le choix de lui dire adieu.
Et maintenant , c'est ma vie.